mercredi 1 août 2012

Le pouvoir

''Que faire? Relire La Boétie et réactiver ses thèses majeures : le pouvoir n'existe qu'avec le consentement de ceux sur lesquels il s'exerce. Si ce consentement fait défaut, le pouvoir n'a pas lieu il perd prise. Car le colosse au pied d'argile tient ses pieds du seul assentiment du peuple exploité. Soyez résolus de ne plus servir, et vous voilà libre (La Boétie). Depuis le 16é siècle rien n'a changé. La brutalité du libéralisme n'existe que par l'acquiecement de ceux qui le subissent. En viendraient-ils à refuser leur collaboration, que cette forteresse deviendrait un tas de pierres sèches. La violence libérale n'est pas platonicienne, tombée du ciel et procédant d'idées pures. Elle monte du sol, surgit de la terre, s'incarne, prend figure humaine, utilise des voies de passages repérables, activées par des hommes ayant des visages; elle existe à cause de ceux qui contribuent à sa généalogie et à la persistance de cette monstruosité; elle s'incarne dans des lieux et des personnes, dans des circonstances et des occasions; elle se montre; elle est visible, donc fragile et délicate, atteignable, exposées, ainsi peut-on la combattre, l'empêcher, l'interdire.
La nature même des micro-fascismes, oblige à des micro-résistances. Aux multiples occasions de forces négatives opposons des forces réactives et stoppons la diffusion de l'énergie sombre. Soyons nominalistes : le libéralisme n'est pas une essence platonicienne, mais une réalité tangible, incarnée. On ne lutte pas avec des concepts comme avec des situations concrétes. Sur le terrain immanent, l'action révolutonnaire se définit par le refus de se transformer en courroie de transmission de la négativité.